Qui est Gauvain ?
Gauvain est présent dans la plupart des romans en vers français et dans tous les textes arthurien d’Europe. Avec Bévédère et Kay (ou Keu), il fait partie des premiers compagnons du roi Arthur.
Petit-fils d’Uther, fils du roi Loth d’Orcanie, sa mère est la demi-sœur d’Arthur. Le roi Hoël de petite Bretagne est son cousin. Les gallois le nomme Gwalch’mai, le faucon de mai et il a hérité certains traits de l’irlandais Cuchulain. Sa force croit et décroît avec le soleil comme le souligne Chrétien de Troyes : » le seigneur des chevaliers mérite bien d’être appelé soleil et c’est monseigneur Gauvain que j’appelle ainsi. Il illumine la chevalerie tout comme le soleil qui dispense ses premiers rayons du matin… ».
Sommaire
Gauvain, le chevalier du soleil
De tous les chevaliers de la Table Ronde, Gauvain est celui qui est décrit comme le plus généreux, le plus courageux et le plus glorieux. Il joue un rôle fondamental auprès du roi Arthur, usant parfois de son influence pour obtenir sa vengeance.
Gauvain et la Table Ronde
Gauvain est le fils de Morgause (ou Anna) et du roi Lot. Il a pour frères Agravain, Gaheris et Gareth. Ils sont tous destinés à devenir chevalier. Par conséquent, il a des liens de parenté avec le roi Arthur, qui est nul autre que son oncle. Il est l’un des premiers chevaliers de la Table Ronde. Il est considéré comme un chevalier séduisant, galant et paré de toutes les vertus de courtoises. Il est d’ailleurs considéré comme le Don Juan médiéval. Il a également un goût du risque prononcé qu’il prouvera en menant différentes missions. Il a ainsi sauvé une jeune fille prise au piège dans le château de Montesclaire. Il est également parti à la recherche de Guenièvre et il participe à la quête du Graal.
Le fidèle neveu du roi Arthur
Dans les premiers mois du règne du roi Arthur, Gauvain prouve sa loyauté. Il aide Arthur contre la révolte des seigneurs qui refusent de reconnaître le nouveau roi. Il va jusqu’à provoquer en duel son propre père, un des seigneurs en révolte. Arthur et Gauvain passent beaucoup de temps ensemble. Arthur fait même de lui l’héritier du trône car il n’avait pas d’enfant.
Leur relation prend un autre tournant, plus sombre, lorsque Lancelot tue par mégarde Gaheris et Gareth alors qu’il cherche à délivrer Guenièvre. Gauvain, assoiffé de vengeance, fait jurer au roi Arthur qu’il partira en guerre contre Lancelot pour venger la mort de ses frères. Il tue également deux cousins de Lancelot du Lac, Lionel et Hector des Mares. La guerre prenant trop de temps, Gauvain décide de prendre les choses en mains et de défier Lancelot. Il ressort du combat le crâne brisé. Il meurt de ses blessures quelques temps plus tard.
Les aventures du chevalier Gauvain
Gauvain est le moins connu des Chevaliers de la Table Ronde, vivant dans l’ombre de Lancelot et de Perceval. Toutefois, il a participé à de nombreuses expéditions dangereuses. Il tombe amoureux de la suivante de la Fée Laudine, Luned, qui montre un étrange savoir et une indépendance troublante. Luned séduit Gauvain par sa valeur et sa beauté, et le « Soleil de la chevalerie » s’unit à celle dont le nom célèbre l’astre de la nuit.
Sa quête du Graal
Dans la quête du Graal, il y a Galahad, le chevalier élu, celui qui trouvera le Graal. Il y a également des chevaliers sans Dieu qui s’engagent dans cette quête dangereuse. Gauvain en est le représentant parfait.
Gauvain est le premier à manifester son désir de partir à chercher le Graal, mais ce qui fait sa valeur dans le monde de la Table Ronde se retourne contre lui dans le monde du Graal. Sa courtoisie devient concupiscence et sa fierté orgueil, même son habileté aux armes se transforme en crime. Le monde du Graal l’exclut, il est maltraité, blessé même dans sa chair. Pourtant son échec n’est pas total : parce qu’il a demandé la nature de Lance qui saigne, la Gaste terre refleurit.
Parmi ses autres exploits, nous pouvons retenir le fait d’avoir délivré « le château des reines » de l’endormissement mortel dont il était victime. Et comme vu ci-dessus, Gauvain n’a pas hésité à affronter Lancelot au péril de sa vie lorsqu’il apprit son amour adultère avec la reine Guenièvre.
Une force magique
Le roi Lot souhaitait le meilleur pour son fils aîné. C’est pour cela qu’il l’emmena, auprès d’une sorcière. Elle donna à ce bébé la force d’un homme. Selon la légende, sa force augmentait jusqu’à ce que le soleil soit au zénith, puis diminuait jusqu’à la nuit tombée. Plus tard, vint s’ajouter à son incroyable puissance une épée offerte par le roi Arthur. Celui-ci l’avait remportée après un combat avec le duc Frolle d’Allemagne. Elle avait la particularité d’être tranchante et solide. On disait que c’était Hercule lui-même qui la portait lors de sa quête de la Toison d’or.
Gauvain et le Chevalier Vert
Parce que Gauvain est son neveu préféré, le roi Arthur accepte ces conseils et lui confie Excalibur. Gauvain le généreux se montre passionné et chaleureux. Figure de l’honneur, du courage, de la courtoisie, il incarne une perfection à portée d’homme et sait faillir juste assez pour ne pas être un modèle inaccessible. Devant une jeune fille insultée, face au Chevalier Vert, ces manquements à l’honneur pourraient rester ignorés. Il les connaît, et ne peut les supporter.
Le jour du Nouvel An, les Chevaliers de la Table Ronde, le roi Arthur et la reine Guenièvre célèbrent l’évènement. Le Chevalier vert se présente alors, insultant le roi Arthur et défiant quiconque de lui trancher la tête. Gauvain, loyal, souhaite laver l’honneur de son roi et accepte le marché qui lui est proposé : Gauvain le décapite. Le Chevalier vert récupère sa tête et s’en va, priant Gauvain d’être à la Chapelle Verte dans un an, jour pour jour.
Les mois passent et lorsque l’année arrive, Gauvain part à la recherche de ce fameux chevalier. Sur la route, le jour de Noël, il est invité au château du seigneur Bertilak. Ce dernier demande à sa propre épouse de séduire le chevalier. Tous les matins, tandis que le seigneur s’en va chasser, son épouse rend visite à Gauvain dans sa chambre. Ils n’échangent que des baisers, le chevalier se refusant toute autre chose. Tous les soirs, le seigneur et le chevalier annoncent ce qu’ils ont obtenu au cours de la journée et, sincère, Gauvain avoue toujours les baisers échangé chaque jour avec la femme du roi.
Le troisième jour, Gauvain reçoit une étoffe de la part de l’épouse. Il garde ce présent secrètement, le cachant à Bertilak. Le jour du Nouvel An arrivant, un guide conduit le chevalier à la Chapelle Verte. Le Chevalier vert l’attend déjà lorsqu’il pénètre dans l’édifice. Gauvain retire alors son heaume et se met en position, attendant sa mort. Mais le Chevalier vert donne trois coups légers de sa hache. Seules quelques gouttes de sang s’échappent la nuque de Gauvain.
Bertilak explique qu’il est le Chevalier vert et qu’il a été transformé par la fée Morgane pour tester le courage des chevaliers de la Table Ronde. Les deux premiers coups correspondent aux deux soirs où Gauvain a donné les cadeaux reçus dans la journée. Le troisième coup est pour le punir d’avoir gardé l’étoffe. Dès cet instant, Gauvain se fit la promesse de toujours porter la pièce d’étoffe afin de se remémorer cet instant de faiblesses.
Sire Gauvain
Les menaces, les interdits et les mauvaises coutumes tombent devant son courage. A plusieurs reprises, Gauvain et provoqué par un géant qui lui demande de le décapiter, sous réserve, un an plus tard, d’être décapité en retour. Jeu redoutable auquel il survit au prix de profonds tourments.
Plus que tout autre chevalier de la Table Ronde, Gauvain représente l’autrefois mythique, païen, charnel de la légende. Son ascension et son déclin symbolisent ceux du monde Arthurien. Ce qui n’a pas éloigné de lui ses admirateurs, si l’on en juge par la vogue de son prénom jusqu’à la renaissance : le public médiéval le préféraient à tous ces pairs.