Titus Flavius Vespasianus a régné sur Rome pendant deux années. Son règne, si court soit-il, est ponctué de nombreux évènements tragiques : peste, éruption volcanique, incendie. A chaque fois, Titus fait face aux catastrophes et agit tel que l’attend le peuple romain. Il est ainsi aimé par tous. Cependant, cela n’a pas toujours été le cas. En effet, avant de devenir empereur, Titus avait une mauvaise réputation. Son comportement, son rythme de vie et ses relations amoureuses étaient très mal vues par beaucoup de romains. Néanmoins, avec la mort de son père, Titus est devenu l’empereur exemplaire qu’attendaient les romains.
Titus, l’amour et les délices du genre humain
Titus est le fils de Vespasien, empereur, de la dynastie des Flaviens. Ce dernier est connu pour avoir mené des guerres victorieuses. Il a notamment combattu en Germanie, puis en Bretagne, livrant une trentaine de combats. Grâce à ses batailles, l’empire romain s’agrandit de plusieurs villes et nations. On disait de l’empereur Vespasien incapable d’infliger des tortures à ceux qui étaient coupables de lèse-majesté.
Son fils, Titus, fut surnommé L’amour et les délices du genre humain, en raison de son attrait pour la belle vie, les spectacles et les plaisirs charnels.
Un destin de soldat
Dès l’enfance, Titus fait preuve de qualités sportives et d’esprit. On lui reconnaît un corps transpirant la grâce et la dignité. On lui attribue également une force et une mémoire exceptionnelles. Doué dans tous les domaines, il fait preuve d’une grande aptitude au maniement des armes. On lui reconnaît aussi des talents en écriture. Titus était ainsi un enfant prodigieux qui s’amusait de ses compétences et qui sut les mettre à profit.
Lorsqu’il est assez grand, Titus intègre l’armée romaine en tant que tribun. A ce poste d’officier, il sert en Germanie et en Bretagne. Son passage dans ces deux provinces est ponctué par une multitude de statues érigées en son honneur, prouvant ses exploits.
Par la suite, ce n’est pas sur le champ de bataille qu’il brille mais au barreau. Là encore, le jeune Titus montre l’entièreté de ses talents. A cette époque, il prend pour épouse Arricidia Tertulla, fille de chevalier. Quelques temps après, elle meurt. Titus ne tarde pas à épouser Marcia Furnilla. Avec elle, il aura une fille, puis divorcera.
A Judée, Titus parvient à conquérir Tarichée et Gamala, devenant le maître des lieux. Alors, on lui demande de rester sur place afin d’achever son travail : soumettre la Judée au pouvoir romain. Il attaque Jérusalem où l’on raconte qu’il tua d’une douzaine de flèches douze défenseurs de la ville. Le même jour, sa fille voit le jour.
Titus, un nouveau tyran ?
A son retour en Italie, Titus devient vice-empereur aux côtés de son père. Il prend alors une place prépondérante dans la gouvernance de l’empire. Il fait rédiger des lettres au nom de son père, il fait passer des édits et il s’occupe de la plupart des affaires. A travers ses différents rôles, Titus s’impose. Il est également nommé préfet du prétoire. Ce statut dévoile un autre visage, celui d’un homme sanguinaire et suspicieux. Il n’hésite pas à tuer ceux qui lui semblent suspects.
Au cours de sa vie, Titus ne fut pas seulement connu pour être un homme sans pitié, il le fut également pour son amour de la chair. Des rumeurs circulaient sur le groupe d’eunuques et de débauchés qui le suivait la nuit mais, aussi sur sa passion pour la reine Bérénice, rencontrée pendant la guerre de Judée. Le peuple le disait également rapace, l’accusant de vendre la justice. A force de spéculations sur Titus, on imagina qu’il était un second Néron.
Titus, un empereur romain aimé
La mort de son père, en 79, aura irrémédiablement changé Titus. Il ne sera plus jamais le même, ayant probablement pris conscience de son nouveau rôle. Ainsi, pour plaire à son peuple et pour lui prouver son respect, le nouvel empereur renvoie Bérénice en Judée. Dans la même continuité, il abandonne ses anciennes habitudes : il n’assiste plus aux représentations, quitte ses favoris et renonce aux plaisirs du libertinage.
Cependant, tous ces changements n’ont pas été les seules marques d’engagement de Titus. Des catastrophes naturelles sont venues mettre à l’épreuve sa capacité à gouverner. La première survint le 24 août 79, avec l’éruption du Vésuve qui ravagea Pompéi et Herculanum. Le volcan fit des milliers de victimes. La réaction de Titus fut exemplaire, et contrairement à ses prédécesseurs, il distribua les biens des décédés sans héritiers aux survivants afin de leur permettre de repartir à zéro. Il nomma également deux consuls pour superviser les secours.
Plus tard, ce fut une épidémie de peste qui provoqua la mort de plusieurs milliers de personnes. Il se déplaça sur les lieux, montrant sa sollicitude et son intérêt pour la situation de son peuple. Au-delà de ces actions, Titus fit, encore une fois, parvenir des aides.
Les évènements catastrophiques s’enchaînèrent avec un incendie en 80, à Rome. Il fut comparé à celui qui eut lieu du temps de Néron. Là encore, Titus fit preuve d’une grande générosité envers son peuple, annonçant qu’il se chargerait lui-même de toutes les pertes publiques et fit reconstruire les temples détruits par les flammes. La même année, Titus fit inaugurer un des plus grands sites de l’Antiquité : l’amphithéâtre Colisée. Le spectacle fut long et grandiose et marqua l’esprit de toute la population romaine. Il donna des combats de gladiateurs, fit entrer des milliers de bêtes féroces et fit présenter une bataille navale.
Son règne se termina avec une nouvelle épidémie de peste qui l’emporta. Deux ans après être monté sur le trône, il trouva la mort, plongeant l’empire dans un deuil unanime. L’empereur aura définitivement marqué l’histoire romaine. Grâce à son règne, Titus aura su effacer les cruautés et les débauches dont il était capable.